La machine différente

de Jean-Laurent Del Socorro

Livre 110 (nouvelle) : La machine différente de Jean-Laurent Del Socorro, aux éditions 1115 (2020) (32 pages) 🇫🇷 Lecture d’août 2020

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Résumé de 4e de couverture :

« Destination : L’atelier d’Ada Lovelace et de Charles Babbage, à Londres, première moitié du XIXe siècle. Une machine vient de voir le jour. Une machine que Charles veut aussitôt débrancher. Ada s’y oppose. Cette machine est unique en son genre. Mais en quoi est-elle si différente ? Et quel sort peut attendre une machine si spéciale, à l’ère du romantisme et de la révolution industrielle ? »

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Mon avis :

Voici le troisième titre que je lis de Jean-Laurent Del Socorro et une nouvelle fois, je ne suis pas déçue. Il nous entraîne cette fois-ci au XIXe siècle, pendant la première révolution industrielle, aux côtés de deux scientifiques de renom : Ada Lovelace et Charles Babbage. Je dois dire que je n’avais jamais entendu parler de ces scientifiques, pourtant liés à l’avancée de l’informatique. Même si les sciences et moi n’avons plus été amies depuis le lycée, j’ai toujours aimé en apprendre plus sur les savants, les scientifiques et leurs découvertes à toutes les époques. Je remercie donc l’auteur de m’avoir permis de découvrir ces deux personnages.

Au-delà du cadre historique, j’ai trouvé cette histoire SF Steampunk très touchante, en ce qu’elle permet de faire réfléchir sur l’affection qu’on peut ressentir pour une « machine » ou une « chose ». La machine avait un côté très humain qui est assez bouleversant quand on sait ce qui lui arrive par la suite. L’écriture de Jean-Laurent Del Socorro était belle, poétique, finement intelligente dans sa construction de la nouvelle. Un sans-faute !

Ma note : 20/20

Les + :

L’hommage aux femmes scientifiques et aux scientifiques en général : J’ai beaucoup aimé l’hommage rendu aux deux scientifiques susnommés, en particulier à Ada Lovelace. Longtemps méconnue, comme beaucoup de femmes scientifiques qui vivaient dans l’ombre de leur mari ou d’autres collègues hommes, elle commence enfin à faire parler d’elle et j’ai trouvé très bienvenue de la part de Jean-Laurent Del Socorro de lui dédier cette nouvelle. La préface de Karine Gobled offre déjà une bonne mise en bouche qui, une fois la nouvelle lue, donne encore plus envie d’en savoir plus sur cette femme et d’aller lire la biographie qui lui est consacrée. Bref, un bel hommage, servi par la très belle plume de l’auteur qui la présente comme une femme forte et déterminée dans une société pourtant patriarcale.

L’introduction de poèmes de Lord Byron dans la nouvelle : Le clin d’œil aux poèmes de Lord Byron, père d’Ada Lovelace, tout au long de l’histoire apporte une plus-value au texte et s’intègre parfaitement à l’histoire. J’aime le fait que l’auteur utilise certains extraits de cette poésie pour tisser la sienne autour. Le tout dégage une certaine musicalité qui porte le lecteur dans sa lecture.

La machine : Personnage différent mais pleinement intégré à l’histoire, elle en est même la figure de proue. Machine dotée de conscience qui s’éveille peu à peu au monde qui l’entoure et fait preuve d’empathie, de sentiments plus puissants qu’une simple création mécanique ne devrait ressentir. Pourtant, la justesse de ce personnage dans ses interactions fait que le lecteur s’attache à elle, indéniablement.

La fin : Sans révéler les détails de cette fin, je peux vous parler de sa teneur. Elle est d’une justesse, d’une poésie incroyable qui fait qu’on referme la nouvelle, le cœur empreint d’une douce mélancolie. La chute est magistrale, à la hauteur du récit que nous offre l’auteur.

Les – :

Je n’ai pas relevé de points négatifs dans cette nouvelle (à part un mini oubli de faute d’orthographe p. 14 où on trouve « Qui a-t-il ? » au lieu de « Qu’y a-t-il ? », mais qui est d’ailleurs plus une faute de frappe qu’autre chose). L’histoire est très belle et très bien exécutée !

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Bilan :

Encore une fois, la collection Chronopages des éditions 1115 révèle de belles surprises et donne envie de se plonger davantage dans la découverte de leur catalogue.

Une excellente nouvelle ! Jean-Laurent Del Socorro réinvente ici les débuts des machines informatiques, en hommage à Charles Babbage et Ada King (Lady Lovelace). Mais la machine qu’ils créent se trouve dotée de conscience et le basculement dans la SF commence… Sans en révéler beaucoup car il faut lire la nouvelle pour apprécier sa beauté, j’ai trouvé l’écriture et la construction sublimes ! Jean-Laurent Del Socorro a vraiment l’art pour nous emmener sur des terrains surprenants !

11 commentaires

    • Il écrit beaucoup de fictions fantastiques historiques. Le premier livre que j’avais lu de lui était Boudicca qui explorait le passé de la célèbre guerrière celte. Puis, récemment j’ai lu Les chevaliers de la raclette, un petit livre jeunesse qui explore la Savoie présente et passée avec un voyage dans le temps. Mais oui, il est plus connu pour avoir écrit Je suis fille de rage qui se passe pendant les guerres de sécessions et Un royaume de vent et de colère qui se déroule pendant les guerres de religion (je ne les ai pas encore lus). Ce que j’aime bien chez cet auteur, c’est qu’il explore vraiment un très large panel de l’histoire et ne se contente pas de rester sur une 🙂 A chaque fois, il arrive à me surprendre, quel que soit le format utilisé.
      Quant aux éditions 1115, je recommande vraiment. Des petits livres pas chers (2 euros pour la collection Chronopages, d’autres à 7 ou 8 euros), passe-partout (très petit), donc on peut les emmener partout et les ranger tranquillement dans sa bibliothèque 🙂

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  1. Je ne connais pas du tout cette collection, ni cette édition 1115, mais ton article donne vachement envie ! D’autant plus que ce thème « machine-chose » me fascine en ce moment… Il y a justement Je suis fille de Rage du même auteur qui attend sagement son tour dans ma bibliothèque (tu l’as lu ?), et j’ai super hâte de découvrir cet auteur !

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    • Merci pour ton message super enthousiaste ! Je te recommande vraiment cette édition et cette collection. Les livres nouvelles sont petits, donc très faciles à ranger et emporter, pas chers (2 euros) et ça permet de découvrir plein d’auteurs. T’as d’autres livres, plus novellas, qui sont un poil plus cher (7-8 euros), mais au même format, donc facile à transporter. J’avais découvert leurs collections en achetant Contes hybrides de Lionel Davoust et ils m’avaient offert un de leurs livres Chronopages.
      Ohh pour Je suis fille de rage, j’ai entendu que des bons retours. En même temps, ça ne m’étonne pas, Jean-Laurent Del Socorro écrit vraiment bien et arrive bien à nous plonger dans ses univers et dans le passé. A chaque fois, il nous embarque dans des époques différentes. De lui, j’ai lu Boudicca (livre sur la femme guerrière celte), Les chevaliers de la raclette (un roman jeunesse sur la Savoie présente et médiévale/renaissance) et cette petite nouvelle. Mais je compte bien continuer à découvrir ces écrits. En tout cas, tu ne devrais pas être déçue ! 🙂 Je te souhaite une bonne lecture si tu entames Je suis fille de rage et j’ai hâte d’avoir ton retour dessus !

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      • Oui je suis en train de lire la collection Une Heure Lumière chez Le Bélial’ qui est vraiment super chouette !! J’aime bien le format nouvelle qui permet de faire une lecture parallèle lors d’un gros livre (je lis le premier tome des Archives de Roshar…)
        Je ne connais pas du tout ces titres ! C’est vraiment super diversifié, c’est super 😁
        Oui j’ai hâte de me plonger dans Je suis fille de rage !! Merci pour ta réponse 🤗

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      • Oh merci pour la référence ! Je ne connaissais pas cette collection. Effectivement, les nouvelles permettent de faire de petites pauses (je lis aussi deux gros pavés en ce moment, donc je comprends tout à fait).
        Merci pour cet échange !

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