Baka

de Valérie Samouel et Sophie Grelier

Livre 41 : Baka, de Valérie Samouel et Sophie Grelier, aux éditions Tournon (45 pages) (2003) 🇫🇷 Lecture d’août 2019
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Résumé de 4e de couverture : « La grande forêt, c’est comme une cathédrale. Un cri, un chant résonne et s’entend très loin. Mais il est très difficile de savoir d’où il vient exactement. Les Pygmées savent très bien utiliser cette caisse de résonance naturelle. A la chasse, les hommes imitent l’appel des antilopes naines qui, souvent s’y laissent prendre. Dans leurs jeux, les enfants utilisent l’écho dans des parties de cache-cache introuvables. Ce qui prouve que, quelle que soit la région du monde, si les gens, les paysages et climat sont différents, les moyens de s’amuser restent souvent les mêmes. »Nicolas Hulot
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Mon avis : J’ai découvert ce petit livre illustré, au détour d’une chambre d’hôtes. C’est la couverture qui a attiré mon regard. Poussée par des velléités d’exotisme, j’ai dévoré ce petit livre, comme une friandise. L’histoire n’est pas extraordinaire, mais j’ai aimé cette fenêtre ouverte sur une culture que je ne maîtrise pas : celle des Pygmées. On y suit les traces d’un jeune Pygmée qui cherche sa place parmi les siens, entre son peuple et les autres (Baka et les Occidentaux). Ma note : 15/20

Les + :

Les illustrations : En tant qu’artbook, ce livre-objet est très beau. Les couleurs utilisées par l’artiste permettent une immersion totale dans la forêt équatoriale africaine et dans l’histoire.

Le personnage principal : Le personnage dont on suit les aventures s’appelle Gabriel, nom occidental donné par le peuple Baka. C’est un jeune garçon, appartenant aux Pygmées Baka qui sont en relation constante avec un autre peuple, pour lequel ils travaillent en échange de produits rares. Se cherchant une place parmi eux, il est partagé entre la volonté de suivre les traditions de son peuple et de s’ouvrir au monde. Ce dilemme intérieur transparaît tout au long de l’histoire pour finir sur une note finale intense où Gabriel accepte sa différence et utilise les connaissances apprises pour défendre les valeurs et les droits de son peuple. Il s’affirme en véritable Pygmée, en préférant se faire appeler par son autre nom : Aïssu. Une quête d’une identité qui ramène aux sources et met en avant un peuple encore largement méconnu.

Les thèmes évoqués : Derrière l’histoire de ce jeune Pygmée, il y a des thèmes forts qui transparaissent. Il y a déjà la question de l’éducation dans les pays pauvres, les régions isolées et reculées. Les enfants n’y vont que rarement et apprendre à lire et à écrire est un gage de connaissances et de respect, tout autant que cela induit craintes et suspicions. C’est la peur chez ces peuples autochtones de voir leurs traditions disparaître, de voir les jeunes partir pour la ville, de préférer une vie souvent plus facile loin de la forêt dense. Et pourtant, l’éducation reçue par Gabriel, au début en cachette, porte ses fruits, en offrant aux Pygmées de nouvelles connaissances, un moyen de s’affirmer dans un monde contemporain qui les méprise le plus souvent. Cela leur donne une voix, à l’heure où beaucoup de grandes firmes transnationales et de gouvernements font acte de lobbying et nient tout pouvoir aux populations autochtones. Cette voix permet de plus en plus à ces peuples de revendiquer leurs droits territoriaux. Certains géographes et ONG apportent leur soutien par le biais d’une cartographie participative qui permet à ces peuples de marquer leur territoire sur des cartes, et de leur donner plus de poids face à ces différents acteurs.

Les – :

La simplicité de l’histoire : L’histoire est courte et destinée majoritairement à la jeunesse, afin de sensibiliser les enfants aux problèmes des populations autochtones et les ouvrir à de nouvelles cultures, proches et respectueuses de la nature. Il ne faut pas donc pas s’attendre à une histoire complexe, mais plutôt à une initiation à la culture des Pygmées, qui incite à s’y pencher par la suite.
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Bilan : Un petit livre, plutôt destiné à la jeunesse, agréable à lire. Des illustrations très belles qui permettent de se plonger au cœur de la forêt équatoriale africaine et des traditions et connaissances du peuple des Pygmées. On jette également un regard écologique sur la forêt et la menace industrielle qui pèse souvent lourdement sur ces zones reculées du monde ! Une lecture toujours actuelle, 16 ans après sa publication.

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