Hercule Poirot, A. B. C. contre Poirot

de Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon (d’après Agatha Christie)

Livre 123 (BD) : Hercule Poirot, A. B. C. contre Poirot de Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon (d’après Agatha Christie) aux éditions Paquet, Collection Agatha Christie (64 pages) 🇫🇷 Lecture d’octobre 2020

***

Résumé de 4e de couverture :

« Alors qu’Hercule Poirot profite de sa retraite, il reçoit une lettre anonyme d’un certain ABC qui le défie en lui annonçant la date et le lieu de ses crimes. »

***

Mon avis :

Encore une BD adaptée de l’œuvre d’Agatha Christie que je découvre avec plaisir. Je remercie une nouvelle fois les éditions Paquet pour cette belle découverte, enrichie par des scénaristes et des dessinateurs différents à chaque fois.

Différente par le jeu morbide du meurtrier avec Hercule Poirot et par une diversification des lieux de l’enquête policière, cette BD apporte un souffle nouveau par rapport aux autres BD que j’ai lues, adaptées d’Agatha Christie, qui constituaient des huis-clos assez angoissants.

Cependant, certains choix de représentations et une résolution trop précipitée de l’affaire laissent à la fin une légère frustration pour le lecteur.

Ma note : 17/20

Les + :

Une intrigue qui sort du carcan à huis-clos (Angleterre) : Hercule Poirot, A. B. C. contre Poirot est différent des deux autres histoires d’Agatha Christie que j’ai lues (Ils étaient dix et Hercule Poirot, La mystérieuse affaire de Styles), en ce sens que l’affaire policière ne se déroule pas dans un huis-clos pour une fois. Le cadre est plus vaste et intègre plusieurs villes de l’Angleterre. Il y a donc une volonté d’étendre la zone de recherche du meurtrier, et de rendre l’affaire plus intéressante et sa résolution moins évidente.

Le dessin efficace : Le dessin est une nouvelle fois efficace, avec un double récit présenté en parallèle. On alterne entre les déplacements d’un personnage, dont on apprend peu à peu l’identité et la potentielle culpabilité, et l’avancée de l’enquête au fil des meurtres. Le rythme du dessin crée chez le lecteur une pression, ressentie dans cette course contre la montre pour dévoiler le meurtrier avant l’apparition d’une nouvelle victime. Les lettres du corbeau sont soigneusement mises en valeur dans les planches, avec un sens du détail toujours aussi efficace.

L’intrigue palpitante : Ce soin apporté à la mise en scène du récit permet ainsi de maintenir un rythme effréné et palpitant, ainsi que de tenir en haleine le lecteur. Cette histoire du corbeau qui joue avec Hercule Poirot avec l’annonce de nouveaux meurtres codifiés selon une logique perverse de l’assassin relance à chaque fois l’attention et l’intrigue. En ce sens, cette histoire et son rendu graphique sont une vraie réussite.

Les – :

La moins grande implication d’Hastings dans l’enquête : Un des points négatifs dans l’histoire est qu’elle accorde un rôle beaucoup plus important à Hercule Poirot qu’à son acolyte. Évidemment, la BD porte son nom et c’est le personnage principal de ces histoires, mais Hastings souffre d’un manque d’implication dans l’affaire policière. Il a un rôle figuratif peu important, contrairement à Hercule Poirot, La mystérieuse affaire de Styles où il avait même une influence plus grande sur son partenaire et l’intrigue. Je n’ai pas lu le roman, mais j’imagine que cette implication moindre du personnage est la même.

Le changement de représentation d’Hastings entre BDs de la collection : Un des points qui m’a dérangée, c’est le changement d’apparence d’Hastings d’une BD à l’autre. En effet, dans Hercule Poirot, La mystérieuse affaire de Styles, le capitaine Hastings est représenté de taille normale, les cheveux blonds et courts. Dans la BD Hercule Poirot, A. B. C. contre Poirot, sa description est totalement différente. Il devient un grand gaillard charpenté comme une armoire à glace, le cheveu rare et foncé, le visage marqué. Rien à voir avec sa représentation précédente. Je ne l’ai d’ailleurs pas reconnu tout de suite. Vu que chaque BD a un dessinateur différent, cela peut se comprendre, mais j’aurais trouvé plus logique d’avoir une concertation entre les différents acteurs de la collection Agatha Christie.

La découverte du véritable meurtrier qui tombe comme un cheveu sur la soupe : La fin est assez précipitée avec la désignation du coupable qui arrive un peu trop rapidement et sans logique immédiate chez le lecteur. Cela est dommage, parce que l’identité du meurtrier constitue un retournement de situation considérable de l’histoire.

***

Bilan :

Je prolonge ma découverte de l’œuvre d’Agatha Christie en BD. Cette fois-ci, les meurtres n’ont pas lieu à huis-clos, mais à l’extérieur (à Londres et à travers l’Angleterre). Un vrai casse-tête pour Hercule Poirot et son acolyte Hastings pour confondre le véritable meurtrir. Le dessin est propre, le scénario fluide. J’ai bien aimé lire cette BD. Je regrette simplement les changements physiques de Hastings et son rôle factice et effacé dans l’affaire. Encore une fois, je recommande ce format BD pour ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers du genre policier, mais qui veulent malgré tout découvrir ces classiques. Je continue de trouver la forme graphique très agréable et efficace.

3 commentaires

Laisser un commentaire